les nouveaux bleus

laurent Blanc a décidé de se passer des mutins.
Lors de sa première conférence de presse en tant que sélectionneur de l'équipe de France, le 6 juillet dernier, Laurent Blanc avait expliqué et répété qu'il ne voulait pas être le "Père Fouettard" des Bleus. En clair, que ce n'était pas à lui mais plutôt à la Fédération française de prendre d'éventuelles sanctions contre les joueurs qui, à Knysna, avait refusé de s'entraîner à deux jours du match décisif contre l'Afrique du Sud.
Mais avec le "Président", il y a le discours et la méthode. "Laurent Blanc a été entendu ce vendredi 23 juillet par le Conseil fédéral auquel il a présenté son staff et son projet sportif, a annoncé ce vendredi la FFF. Il a également proposé au Conseil fédéral, qui l'a accepté, de ne retenir pour le match amical Norvège-France, du mercredi 11 août à Oslo, aucun des 23 joueurs officiellement sélectionnés par la Fédération française de football pour la Coupe du monde en Afrique du Sud."
C'est donc clairement lui qui a pris l'initiative de ne retenir aucun mondialiste pour son premier match à la tête des Bleus. Faut-il pour autant y voir une sanction ? Si le geste est symbolique, il y a fort à parier qu'il soulage aussi la plupart des joueurs qui ont participé à ce triste épisode du bus. Après une saison 2009-10 éprouvante en clubs, et une Coupe du monde tout aussi dévastatrice, si ce n'est plus, on imagine mal que Patrice Evra et les autres aient eu une immense motivation à disputer cette rencontre sans enjeu à Oslo.
Ruffier pas concerné, les meneurs dans le viseur
C'est le 5 août au matin, au siège de la "3F", que Laurent Blanc communiquera la liste des joueurs retenus pour ce match. Une liste dans laquelle pourra figurer, selon Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Stéphane Ruffier, arrivé en Afrique du Sud en cours de compétition pour suppléer Cédric Carrasso, blessé. C'est également le 5 août que la commission d'enquête diligentée par Jean-Pierre Escalettes - sa dernière action en tant que président de la FFF avant de céder la main à Fernand Duchaussoy - devrait rendre son rapport au Conseil fédéral qui se réunira le lendemain.
Un rapport qui, s'il est estimé suffisamment confondant pour certains Bleus présents en Afrique du Sud, poussera, de l'aveu du président intérimaire de la FFF, le Conseil fédéral à se tourner vers la commission de discipline, voire d'éthique, les deux seuls organes habilités à prendre des sanctions plus lourdes à l'encontre des meneurs qui reste dans le collimateur de beaucoup de membres du Conseil fédéral, dont Lilian Thuram. Toute symbolique soit-elle, la proposition de Laurent Blanc, qui se voulait le moyen de tourner la page, ne devrait donc pas rester isolée.